Vendredi 6 septembre
Qu'est-ce que j'ai bien pu aller foutre dans ce putain de cratère ? C'est un peu la question que je me suis posé pendant une bonne heure aujourd'hui. Tout avait pourtant bien commencé, j'enchaînait les bus avec succès pour rejoindre la Mitad del Mundo à environ une heure et demi de mon hôtel. Une fois là-bas, pour rejoindre le cratère, je devais d'après mes sources, soit prendre un taxi, soit me taper quatre bornes de marche à pied. Plus radin que jamais, j'ai opté pour la deuxième solution, ne sachant absolument pas dans quel merdier je m'embarquai. Un kilomètre plus loin, je suis tombé nez à nez avec une meute de chien, vu l'avertissement qu'ils m'ont lancé, j'ai préféré rebrousser chemin. Ah oui d'ailleurs, il faut savoir que Quito est rempli de chien abandonné qui me pourrissent le voyage depuis deux jours, il y en a partout, mais bon au final je commence à m'y habituer, du moins en ayant toujours une pierre dans la main droite et un caillou dans l'autre en cas d'attaque organisée. Remarque il n'y a pas que les chiens qui sont omniprésents, les flics aussi sont partout, à la circulation ou en mode sécurité. Pour en revenir au sujet de départ, j'ai fait demi-tour et j'ai grimpé dans un bus qui allait là-bas, je n'étais pas au courant de cette possibilité, ça m'apprendra à organiser mes parcours avec des blogs qui ont dix ans.
Après encore une bonne demi-heure de marche (dont un quart d'heure dans la mauvaise direction) et quatre ou cinq chiens, je suis arrivé au mirador du cratère de Pululahua. Vraiment bluffant, apparemment ce serait un météorite qui aurait fait un trou dans les montagnes il y a des millions d'années. Bon, j'aurais pu m'arrêter-là, mais j'avais prévu à la base de descendre dans le cratère pour aller visiter le village de Pululahua. Sur le fait accompli, j'ai hésité quelques instants, car à la vue du dénivelé, je sentai déjà le massacre au retour. Me convainquant de ne pas être là pour faire la vaisselle, je suis finalement descendu. Une descente difficile qui promettait le meilleur pour la remontée. Arrivé au village : rien. Du moins pas grand-chose, en une heure j'ai croisé trois maisons et deux mamies très polies avec leurs petits chapeaux et leurs couvertures en laine sur les épaules. En faite je crois qu'ici ne vivent que des cultivateurs, mais c'est pour ainsi dire bien mort et bien sec. Mais j'ai quand même apprécié ce moment reculé de tout.
Inutile de préciser que j'en ai chié comme jamais pour remonter au mirador, je crois franchement ne jamais avoir autant souffert, je vais vraiment finir par me convaincre que je n'ai rien dans le sac. Affamé, j'ai été mangé une fois en haut un truc sans nom dans un petit buibui où j'ai taillé une bavette avec le gérant qui était vraiment agréable, ce fut ma première vrai conversation depuis mon arrivé. Même si je décroche au bout de dix secondes quand il s'agit de comprendre ce qu'on me raconte, j'ai au moins le mérite de réussir à m'exprimer. Cet équatorien (je lui ai demandé son prénom mais je n'ai rien compris) m'a même servi de taxis pour revenir sur la Mitad del Mundo, moyennant 3$ quand même, fallait pas rêver.
La Mitad del Mundo ou le truc le plus touristique que je risque de voir en Equateur. Pour résumer, bah c'est la ligne de l'équateur, le milieu du monde, la latitude 0'0'0. Le seul intérêt est finalement de pouvoir se prendre en photo avec une couille à l'hémisphère nord et une couille à l'hémisphère sud, et le reste vous en déduirez ce que vous voudrez. Le reste de la "ciudad" comme ils disent se résume à une quarantaine de boutiques souvenirs. Surtout que le calcul de cette fameuse ligne est totalement faux, et le vrai "milieu du monde" se trouve à 200m de là. J'ai donc été voir ça, et on peut dire que je me suis fait enfiler comme jamais. Après avoir pris quelques clichés, un guide m'est tombé dessus en m'affirmant qu'il fallait payer 4$ pour faire la visite guidée et pouvoir faire les quelques attractions qui font le charme de ce lieu. Je me suis donc retrouvé embarqué avec une vénézuelienne et un japonais, à ne pas trop comprendre ce qui se passait étant donné que le "habla mas despacio por favor" il n'en tenait pas trop compte :) Bon les attractions dont je parle sont le truc de l'eau qui coule dans l'évier dans un sens à l'hémispère nord, et dans l'autre au sud, et bien sûr tout droit sur la ligne de l'équateur, je n'ai pas réussi à voir la différence. Faut dire aussi que j'étais complètement grogui et que je faisais à moitié la gueule à ce moment-là. La palme de l'arnaque revient quand même à l'oeuf qui est censé sur la ligne tenir sur une tête de clou, ni le guide ni moi-même non réussi le défis :)
Nan mais c'était quand même sympa cette journée, surtout quand j'ai voulu retirer de l'argent et que ma "Visa premier" a été refusé dans tous les distributeurs que j'ai trouvé. Heureusement que j'ai aussi la "Mastercard" sinon je crois que je me serai donné en offrande au cleps du quartier. Pas mal n'empêche le coup du zéro frais de retrait à l'étranger avec une carte qui ne fonctionne pas ... je vais devoir régler ça au plus vite, car avec les frais de la Mastercard, je vais finir les cinq mois à découvert !
Demain je quitte Quito pour rejoindre Otavalo plus au nord, où je vais admirer le soit-disant marché le plus typique d'Equateur, ainsi que me balader pendant plusieurs heures dans les environs en croisant probablement une trentaine de chiens, bordel j'aurai vraiment dû me faire vacciner contre la rage.
P.S : Va falloir que je songe à faire des messages plus courts, car là j'arrive à me gonfler tout seul ! :)