Mardi 1er octobre et Mercredi 2 octobre

Me voici donc en route pour la Laguna Paron avec mes compères rencontrés la veille. Une femme nous y emmène en voiture, probablement une chauffeuse de taxi payée par l'agence, je comprends peut-être mieux pourquoi les gonzesses de l'office du tourisme ont voulu me diriger vers l'option taxi hier. En une bonne heure, on passe de 2200m à 4200m d'altitude. Le coup dur pour moi, c'est que j'étais persuadé qu'elle allait nous déposer bien avant la lagune afin de la découvrir après quelques kilomètres de marches, ce que j'aurai souhaité. Il n'en est rien, nous arrivons juste en face de cette merveille de la nature, un lac bleu turquoise (au soleil) entouré de 15 sommets. Nouveau coup dur, la chauffeuse nous a donné rendez-vous 2 heures plus tard, ce qui, nous nous en rendrons compte par la suite, est bien évidemment trop court pour faire une marche convenable autour de la lagune. Surtout que le seul fait d'essayer de prendre LA photo qui fera le buzz sur facebook m'a pris environ une bonne demi-heure. Nous avons donc dû rebrousser chemin après manger. Cette excursion me laisse donc un goût amer, mais bon je n'avais qu'à me sortir les doigts du fion et me taper tout à pied, comme un grand, comme un vrai routard, comme un trekker quoi, mais bon, j'en suis tellement loin ...

J'ai quitté Caraz mercredi matin. Cette ville m'aura vraiment laissé une bonne impression, très peu touristique, je m'y sentais bien, et ça restera pour le moment à cet endroit que j'aurais le plus dévoré de Crunchips sur la Plaza de Armas (toutes les villes en ont une). J'ai donc pris un combi pour me rendre à Huaraz, à 1h30 de route. Ce qui est génial avec les combis, c'est quand le crétin de chauffeur essaie de doubler par tous les moyens les autres combis pour être le premier à chopper un passager au bord de la route. Pour le coup, si j'en avais eu dans le froque, je lui aurais demandé poliment de se calmer. Alors Huaraz, c'est une ville qui en 1970 a connu un séisme faisant 70000 morts, rien que ça. Du coup tout a été reconstruit à la va-vite et la ville est très moche, mais très touristique. Je suis ici afin de me rendre demain à la Laguna Churup, une bonne rando en perspective, car faut avouer que depuis un mois, si on fait le compte, j'ai plus passé mon temps à la boulangerie qu'à chausser mes groles de marche.

Du Samedi 28 septembre au Lundi 30 septembre

Samedi, encore une journée de bus, mais pas n'importe quel trajet, celui de Piura à Trujillo. Autant c'est insupportable d'enchaîner les bus de la sorte, mais autant de traverser le désert c'est quand même le pied. Si le gros de service n'avait pas ronflé pendant trois heures à deux sièges de moi, j'aurais certainement passé un moment fabuleux. Je suis donc arrivé à Trujillo en début de soirée, mais il faut savoir que c'est une ville de 800 000 habitants, et que je me suis vu refuser deux taxis par manque de connaissance des conducteurs. J'ai pioncé à la Casa de Clara, qui est un peu la "Casa Aïda" de Trujillo, accueil charmant et soupé dans le salon familial.

Dimanche, j'ai succombé au charme de Clara en acceptant qu'elle m'emmène dans sa coccinelle de 1970 aux ruines de Chan-Chan, pour 30 soles elle sera également ma guide (à cet instant, je ne savais absolument pas que pour 2 soles j'aurais pu m'y rendre seul et d'une simplicité formidable). Les ruines de Chan-Chan sont issues de la culture Chimu et Moche, bien avant les Incas, c'est tout ce que j'ai retenu. A vrai dire les visites guidées de trucs culturels faut vraiment que j'arrête, surtout quand tu piges un mot sur trois et qu'au bout d'un quart d'heure tu as vraiment l'impression de revenir en enfance lorsque tes parents t'obligeaient à venir faire du shopping avec eux (et pour eux de surcroît), le bad ! Arf pis l'archéologie, c'est pas trop mon truc, je trouve ça choux oui mais ça s'arrête là, mais je conseillerais toutefois Clara à tous les amateurs de ruines, elle est vraiment fun et de bons conseils. Après la visite, j'ai pris un bus depuis Chan-Chan pour me rendre à Huanchaco, une station balnéaire au bord de l'océan Pacifique. En me disant qu'une semaine auparavant j'étais à plus de 5000m d'altitude, ça m'a fait un choc de me retrouver là. Mais c'était vraiment agréable, l'eau était très froide mais les surfeurs super beaux <3

Lundi, réveil à 4h30 pour prendre le bus qui part à Chimbote, pour ensuite me rendre à Caraz par le fameux Cañon del Pato. J'étais excité comme une puce, j'avais vu sur internet que le trajet était déconseillé aux personnes sujettes au vertige. Ça tombait bien, je suis incapable de monter sur une échelle depuis bientôt dix ans. Je crois sincèrement que les gens n'ont rien dans le sac, car certes le bus roule comme un frâlé sur une route à une seule voie et le tout à vingt centimètres du précipice, mais franchement y'a pas de quoi en faire tout un sac. J'ai même lutté tout le trajet pour ne pas pioncer, mais bon je ne suis pas déçu, les paysages étaient fantastiques, et traverser un cañon on ne le fait pas tous les jours. Une fois à Caraz, j'ai été me renseigner à l'office du tourisme pour me rendre demain à la laguna Paron. A part essayer de m'envoyer au casse-pipe en me faisant marcher 10 heures sans possibilité de retourner à Caraz ensuite, elles ne m'ont rien appris. Arf si, d'aller demander à un taxi (dans un endroit qui puait un peu la défaite) de m'y emmener le lendemain pour 120 soles, mais en omettant de me dire qu'il y avait une agence à deux pas qui pouvait s'en occuper, sympa :) Bon par contre, le prix c'était le bon, du moins si je m'y rendais seul. Mais par chance, j'ai réussi à convaincre (enfin je leur ai juste poser la question) deux anglais et un écossais de s'y rendre avec moi, je m'en sors donc pour 40 soles. La laguna Paron (4155m), c'est la laguna Quilotoa mais en mieux, je vais enfin repouvoir faire le buzz sur facebook. Départ demain à 10h.